Prévost dans la Résistance du Vercors

                                                        Engagement de  Jean Prévost dans la Résistance

Mars 1941: intuition de Pierre Dalloz

Prévost vient souvent à Grenoble consulter à la bibliothèque , pour la thèse sur Stendhal à laquelle il travaille. Il loge alors aux Côtes de Sassenage, chez son ami Pierre Dallioz, connu autrefois à Paris, à la librairie d’ Adrienne Monier. Dallioz lui fait part un jour d’une intuition pour une utilisation militaire du Vercors en cas de débarquement allié en Mediterranée. Confident est doncle premier rôle de Jean Prévost en Vercors.

Le projet Montagnards.

Fin 1942, après l’invasion complète du pays par les Allemands et, à l’est du Rhône, par les italiens, Dalloz rédige une note développant son intuition. En janvier et février 1943, Jean Moulin donne son accord ; le général Delestraint, chef de l’Armée Secrète également, et il donne au projet le nom de “Montagnards”. Le 12 février 1943, Delestraint soumet le projet à l’ état-major de de Gaulle et aux services secrets de la France Libre. Ils sont intéressés. Le 25 février, la B.B.C. passe le message “Les montagnards doivent continuer à gravir les cimes.” Dalloz réunit une équipe, qui se met au travail, le capitaine Alain Le Ray rédigeant une étude militaire de mise en œuvre pratique du projet.

Les camps Franc-Tireur.

Depuis le début 1943 et surtout depuis février, date de mise en route du S.T.O., les résistants en Vercors du mouvement Franc-Tireur, proche du Parti Socialiste, doivent faire fae à la demande de refuge de nombreux jeunes qui ne veulent pas partir travailler en Allemagne. Leur souci lancinant est la nourriture. La population du Vercors, peu ou prou, par son hospitalité, son aide, son silence, est entrée en résistance.

Montagnards et Franc-Tireurs

Entre les concepteurs du plan Montagnards du plan montagnards et les pères nourriciers des camps qui, initialement, ne se connaissaient pas, la liaison s’ établit. Des représentants des responsables Franc-Tireur sont arrêtés rejoignent le groupe de travail de travail du projet Montagnards.

Une série de coups durs.

Fin mai 1943, les occupants italiens montent une opération de police en Vercors. plusieurs responsables Franc-Tireur sont arrêtés, d’ autres doivent se mettre en veilleuse. Dalloz est forcé de rejoindre la clandestinité avant de pouvoir passer en Angleterre. L’organisation est démantelée… et il y a alors en Vercors une douzaine de camps avec 400 jeunes à cacher encore plus soigneusement et à nourrir…Le 9 et le 21 juin, le général Delestraint puis Jean Moulin sont arrêtés. Le vercors perd ainsi ses deux soutiens esentiels.

Un comité de combat.

Un nouvel outil d’organisation se met peu à peu en place. Eugène Chavant, ancien maire de Saint Martin d’Hères destitué par Vichy sera responsable de toutes les questions relevant d’un pouvoir civil. Alain Le Ray, rescapé de l’ ancienne équipe, s’occupera du volet militaire. Le Ray fait appel à Jean Prévost pour faire partie de ce comité de combat, sur recommandation de Dalloz.

Rôle de Jean Prévost dans ce comité de combat.

Gilles Vergnon, historien de la Résistance  dans le Vercors, emploie les mots de “passeur” et de “soudeur” à propos du rôle de Prévost dans ce comité. Soudeur entre les militaires, stratèges du projet et les civils socialisants, tuteurs des camps. En effet, et notamment après la démission de le Ray, à la charnière 43-44, il y aura de fortes tensions entre les uns et les autres et il faudra toute la personnalité et l’intelligence de Jean Prévost. Outre ce coté relationnel, Jean Prévost parcourt les camps pour encourager  et les villages pour rassurer, donne ses avis critiques sur le projet, accélère la formation de trentaines en vue des combats à venir, assure des missions de liaisons à Lyon et Paris pour alimenter les finances de l’organisation Vercors. Après avoir été le confident de Dalloz, c’ est là le deuxième rôle de Jean Prévost en Vercors.