Biographie de Jean Prévost et le Vercors

1. L’HOMME, L’ECRIVAIN

1901: Naissance à Saint Pierre les Nemours (département de la Seine et Marne)

1907: Son père est nommé directeur de l’ école primaire supérieure de Montvilliers, c’ est le début, en pays de Caux, de la période normande de Jean-Prévost.

1918: Il prépare l’ Ecole Normale Supérieure au lycée Henri IV à Paris (Prep school) avec le philosophe Alain comme professeur.

1919  :Entrée à l’ Ecole Normale Supérieure

1926: Il se marie avec Marcelle Auclair. Ils ont trois enfants: Michel, François, Alain. Il divorce en 1939.

1939: C’ est la guerre, il est mobilisé

1940: Il se marie avec Claude Van Biéma. La France est vaincue, Jean Prévost est démobilisé

1941: Il vient à Lyon, journaliste de Paris-Soir

L’écrivain

Publication d’un premier essai en 1924. En tout, il publie une trentaine de livres.

Il dit toujours qu’il sera un écrivain d’ après la quarantaine et que ses écrits sont une sorte d’ exercice préalable à cela.

Lisez l’ article de Jérôme Garcin, journaliste au nouvel Obs sur Jean Prévost: https://bibliobs.nouvelobs.com/la-tendance-de-jerome-garcin/20140811.OBS6075/le-jour-ou-jean-prevost-poete-et-resistant-fut-execute.html

Le journaliste

Ce sera pour lui le côté de son métier d’ écrivain qui lui permettra de gagner sa vie. Il publie dans un grand nombre de journaux et revues mais toujours librement, sans être attaché à un journal précis. On dirait  free lance aujourd’hui : il tient un fichier des journaux qu’il apprécie et leur propose des articles qui suivent souvent l’ actualité. Il est capable d’ écrire sur des sujets d’une grande variété. :l’ architecture, la philosophie, l’ érotisme, le cinéma, le sport.

Premier contact avec le Vercors

A partir du moment où il vit à Lyon, il vient fréquemment à Grenoble pour trouver matière à sa thèse sur Stendhal qu’il prépare. Il en profite pour rendre visite à son ami Pierre Dalloz aux Côtes de Sassenage.

C’ est là qu’ en mars 1941, Dalloz a l’intuition que le Vercors pourrait être utilisé militairement dans le cadre d’opération de libération de la France. Il fait part de son intuition à Jean Prévost.

Plus tard, reprise par Dalloz, l’idée deviendra le projet Montagnards qui sera accepté par les services de la France Libre à Londres et deviendra le fil directeur de l’organisation du Vercors de la Résistance.

2. JEAN PREVOST RESISTANT

Lieutenant de réserve avant la guerre, Jean Prévost entretient pourtant vis à vis de l’ armée une certaine distance. Il écrit: “Le courage est une vertu fantasque ; on n’ en est pas assuré d’ avance, et l’on se sait toujours bon gré d’avoir été courageux. Et puis c’est la vertu qui se simule le mieux : avec des serments et de la gloriole, on obtient une fausse bravoure presque aussi que la vraie.”

Mobilisé en 1939, évacué de France envahie en 1940 par Cherbourg et Casablanca, il est démobilisé et rentre en France en août de la même année.

Sa vie résistante avant le Vercors est mal connue: ” Je ne sais à quel moment mon père est entré  dans la Résistance ” écrit son fils Michel. La clandestinité des actes résistants peut expliquer ceci.

Sa présence dès 1941 à Lyon, journaliste à Paris-Soir replié depuis Paris, son besoin de se rendre à Grenoble pour ses recherches sur Sendhal et son amitié avec Dalloz vont le rapprocher de l’organisation résistante du Vercors.

                                                Rappel de ce qui se passe en Vercors début 1943

Une équipe autour de Pierre Dalloz approfondit l’ étude du projet Montagnards.

Une équipe autour d’ Aimé Pupin, Eugène Samuel et le noyau résistant de Villard s’ occupe d’ organiser les camps de jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire( Inclure la vidéo de Jean-Pierre Azéma, historien) qui ne veulent pas part en Allemagne.thttps://education.francetv.fr/matiere/epoque-contempora

ine/troisieme/video/le-service-du-travail-obligatoire-un-village-francais-ils-y-etaient

Les deux équipes travaillent ensemble, le projet est bien lancé et le général Delestraint, chef de l’ Armée Secrète fait une visite en Vercors.

Mais en mai 43, les Italiens arrêtent plusieurs des responsables et l’organisation est complètement démantelée.

Se constitue alors un comité de combat et Jean Prévost en fait partie. Ce comité de combat continue à préparer l’organisation du projet Montagnards: il accueille, loge et nourrit les jeunes qui ne veulent pas partir travailler en Allemagne, il repère des terrains pour les parachutages, il prépare la défense du Vercors.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En Avril 44, afin d’ être sur place, Jean Prévost et sa famille s’installent aux Valets, près de Saint Agnan, dans une maison louée.

3. SES COMBATS

9 juin 44: Les compagnies civiles de la plaine sont appelées à monter dans le  Vercors; avec les camps, elles prennent place dans le dispositif de défense du Vercors, qui bloque ses issues.

Jean Prévost, devenu capitaine Goderville, va prendre position de Saint Nizier à la tête d’une compagnie de maquisards.

Jean Prévost a beaucoup réfléchi au rôle d’un chef de maquisards. Il pense que le commandement est nécessaire mais qu’il doit être accompagné d’ une explications aux combattants du pourquoi des décisions. Il sera à la fois cordial avec ses hommes et très exigeant sur la discipline et la préparation au combat qui économise des vies humaines.

13 juin 44: Les allemands attaquent près de Saint Nizier. Prévost a sous ses ordres son fils Michel, brancardier et le gendre de son épouse, Roland Bechmann, qui terminera la journée en lançant des gammons (bombes à main rudimentaires au puissant effet de souffle). Le groupe des chasseurs alpins d’ Abdel Chabal fait basculer la situation, les Allemands décrochent et redescendent sur Grenoble.

15 juin 44: seconde attaque sous Saint Nizier. Les allemands enfoncent les défenses; les maquisards se retirent sur des positions de repli.

La compagnie de Goberville a pour mission de fermer la route aux Jarrands puis elle est envoyée dans le secteur D’Herbouilly où elle doit assurer la défense de Valchevrière et Pas de la Sambue.

Quand son commandement lui en laisse le temps, Jean Prévost tape sur une machine à écrire portative la nuit le texte de son essai sur l’inspiration et la création poétique chez Baudelaire.

Après avoir solidement encerclé le Vercors, le 21 juillet 44, les Allemnds commencent l’invasion du massif du Vercors par Vassieux (planeurs), Saint Nizier et les pas de la falaise est.

Dimanche 23 juillet: attaque de Valchevrière, verrou du secteur. Jean Prévost a Herbouilly est tenu au courant de la situation par des porteurs de messages.

Les combats se terminent ici et dans tout le Vercors.

Le PC de Jean Prévost quitte Herbouilly.

4. LA FIN

Jean Prévost aurait caché son sac contenant sa machine à écrire et le manuscrit sur Baudelaire qu’il était en train de terminer. On n’ a jamais retrouvé son sac.

Heureusement, Claude la femme de Jean Prévost possédait un manuscrit qu’elle a failli perdre. L’ essai pourra être publié en 1953.

Jean prevost s’est réfugié dans la Grotte des Fées

 

 

 

 

 

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